Journal de recherche d’Éloi Desgrams, chapitre 2, p. 109

« D’aussi loin que les anciens écrits décrivent le monde, les Lycans ont toujours existé. Aux côtés des humains, leur longue vie leur a permis de voir passer quatre ou même cinq générations de nos courtes vies sous leurs yeux. Contrairement aux croyances populaires, ils n’ont jamais fait face à une dualité homme/bête. Ils sont Lycans et fiers de l’être. Ils prônent souvent la neutralité lors de conflits, ayant été eux-mêmes les sujets de nombreuses guerres sanglantes par le passé. Ancestrales, ces bêtes promptes à une grande violence demeurent civilisées dans leurs rangs, conservant des traditions anciennes d’Alphas lorsqu’ils se tiennent en groupe. Brutaux et imposants, ils ne se laissent point dépasser par les événements et sont les créatures qui ont le moins changé depuis l’avènement de la grande Razel. Je ne dis pas qu’ils ne sont pas corrompus… personne ne peut survivre dans ce monde tordu sans l’être. Mais les Lycans conservent une fierté de fer qui donne certainement l’impression qu’ils n’ont pas été teintés par la perversion. Je dois cependant admettre que j’ai eu l’horreur d’assister à de nombreuses scènes d’une violence extrême sous la colère d’un de ces monstres et rien ni personne ne semble pouvoir les arrêter dans cet état. Tous ces siècles passés en cette terre désolée, bien des choses se sont dénaturées. Le goût de la chasse enivre les Lycans qui sont devenus de vicieux prédateurs, se complaisant dans le chaos d’un Courbensaule sans conventions. Brutaux et intimidateurs, ils prennent plaisir à effrayer et démontrer à quel point ils peuvent être dangereux. La fierté s’est transformée en orgueil et les mène par le bout de leur museau. »